C’est désormais un rituel chaque année, le Cours Clovis pousse les murs de la classe d’histoire-géographie. Les élèves et leurs professeurs honorent l’Armistice du 11 Novembre, anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale, et plus généralement la mémoire de tous les « morts pour la France ». Une plongée dans l’histoire qui permet aux élèves de mieux se l’approprier.
C’est ainsi que cette année a été organisée la visite des carrières de Confrécourt, situées à proximité de Vic-sur-Aisne. Ces anciennes carrières souterraines étaient dédiées à l’extraction de calcaire depuis le Moyen Âge, ont été occupées par des soldats français au cours de la Première Guerre mondiale.
S’approprier la grande Histoire par le patrimoine historique du territoire
La brume était encore présente sur les labours lorsque les élèves du cours Clovis arrivèrent au site de la Croix Brisée de Confrécourt où les attendait Monsieur Pamart, appelé « le paysan des poilus ». Cet agriculteur, véritable mémoire locale, connaît comme sa poche le plateau de Confrécourt. Ses terres sont en effet situées entre les lignes des tranchées françaises et allemandes, près de Soissons. Il publia même un ouvrage sur le sujet en 2004.
Devant La Croix Brisée, monument de 1922 symbolisant le calvaire vécu par tous les combattants de la Première Guerre mondiale sur le plateau, il raconta aux élèves le drame qui s’était joué à cet endroit précis, où de 1914 à 1918, les armées françaises et allemandes se déchirèrent et où beaucoup de soldats reposent encore.
Puis c’est par un chemin de terre que les élèves prirent la direction du village de Vingré situé juste derrière les premières lignes françaises, en traversant les vestiges du champ de bataille où tant de soldats combattirent, devinant dans les bois marqués par ces combats intenses le tracé estompé des abris et des tranchées. La petite histoire transmettant la grande, on leur conta le récit des six fusillés de Vingré, condamnés à tort et exécutés en 1914, avant d’être réhabilités en 1921.
Une journée émouvante et riche d’enseignements
La visite se termina par un passage dans les carrières de Confrécourt qui abritèrent les poilus français pendant quatre ans. Quelle émotion ce fut de découvrir les nombreuses traces visibles du passage des soldats dans ces cavernes ! Graffitis, fresques et sculptures sur les parois témoignent de leur occupation par différentes unités. Un autel où fut célébrée une messe de Noël pendant la guerre est toujours dressé dans une chapelle souterraine. Pour de nombreux élèves, c’était la première fois qu’ils découvraient l’endroit, alors même qu’il n’est situé qu’à quelques kilomètres de La Fère. Chacun était touché de découvrir ce pan de l’histoire locale, intimement connectée à ce qu’ils apprennent en cours.
Ces vestiges de l’histoire de notre département et de notre pays ont fait prendre conscience aux élèves que la guerre n’est pas si loin aujourd’hui encore.
Comprendre le passé pour garantir le présent
A l’échelle de leur école, ils réalisent qu’elle commence parfois dans les cours de récréation et que c’est à chacun d’être acteur pour une bonne entente dans sa classe, dans sa famille ou dans sa ville.
Écouter des témoignages et visiter les sites historiques de leur territoire donne aux élèves une expérience éducative marquante et leur permet de mettre les évènements en relation et d’acquérir des repères historiques concrets.
Il est certain que la commémoration du 11 Novembre au monument aux morts de La Fère à laquelle ils furent présents comme chaque année, a eu cette fois-ci une résonance particulière, chacun ayant en mémoire les images fortes de la visite à Confrécourt. Malgré la fraîcheur de la journée, de nombreux élèves ont en effet tenu à être présents, pour s’associer à l’hommage aux soldats morts pour la France.