Depuis sa création, les équipes du Cours Clovis, notre établissement-pilote à La Fère, ont à cœur de travailler avec des méthodes novatrices et d’imaginer comment accrocher les élèves à l’école. De là est née l’idée de la Capitainerie : un lieu que les élèves peuvent s’approprier et où sont proposées différentes activités éducatives en dehors du temps scolaire, pour leur faire mieux aimer l’école.
Habillé de sa cotte de travail, Alexandre s’active dans la cour de récréation, avec quelques-uns de ses camarades. Leur objectif ? Refaire un chemin pour accéder à la salle des professeurs. “Pour qu’ils ne soient pas obligés de passer par ce passage boueux”, expliquent-ils. L’éducateur, Grégoire, chapeaute l’opération, bottes en caoutchouc aux pieds, pelle dans une main et rateau dans l’autre. Cette activité, les élèves la pratiquent dans le cadre de l’atelier nature, lié à la Capitainerie. Régulièrement déjà, ils travaillent dans le potager de l’école. En ce moment c’est la période des semis, en pleine terre directement, ou en pots, à l’intérieur de la Capitainerie. “Ce genre d’activité permet de connecter les élèves au réel, chose qu’ils n’ont parfois pas la chance de connaître : le cycle d’une plante, le poids d’une pelleté de terre, etc.”
Mettre en valeur toutes les intelligences
Jardinage, cuisine, jeux de société, mais aussi poterie ou encore pêche, les activités proposées à la Capitainerie sont variées. Tous les soirs, après l’étude, le lieu est ouvert aux élèves du collège pour des temps de convivialité. Mais également le mercredi après-midi et la première semaine des vacances. Cela leur permet de sortir de chez eux : “beaucoup d’élèves ont du mal à s’occuper en dehors des heures de cours : ils sortent peu de chez eux et ont peu d’occupations qui leur permette de s’ouvrir l’esprit”, explique Grégoire. “On leur propose un large panel d’activités pour valoriser toutes leurs intelligences et la dimension sociale qu’ils peuvent développer dans ce projet.” Car pour beaucoup d’entre eux, les heures de cours ne suffisent pas : “En classe, les élèves sont beaucoup stimulés sur leur capacité intellectuelle. Mais certains ont des formes d’intelligences plus sociales, plus manuelles, etc… qu’ils ne peuvent pas mettre en valeur assis sur une chaise en classe. À la Capitainerie, ils peuvent mettre en avant leurs autres talents, travailler leur estime de soi, ils en ont besoin pour trouver un équilibre et les effets se ressentent aussi en classe.”
“C’est le réel à la Capitainerie, et non le virtuel”
Et ce sont encore eux qui en parlent le mieux : “ici j’ai planté une aubergine et un oignon. Quand je suis à la Capitainerie, je pratique ma passion : je cherche les insectes avec mes amis. Je ne passe pas ma journée devant un écran à cliquer sur des trucs. C’est le réel ici, et non le virtuel”, s’enthousiasme Ilyes, élève de collège. Alexandre, lui, évoque son “besoin de se dépenser”, qu’il apaise lors de ses moments passés à la Capitainerie. Une sortie les a tous particulièrement marqués : celle au bowling pendant les dernières vacances. Mais également les activités pêche. “Nous avons une petite tradition”, explique Grégoire. “Chaque dernière semaine de vacances, nous faisons une sortie pêche”. Un moment que les enfants apprécient particulièrement. “L’idée c’est d’alterner entre activités plus manuelles au sein de l’école et sorties plus informelles pour favoriser le lien social”.
S’investir dans son école pour mieux s’investir dans sa propre scolarité
Et le modèle fonctionne, car les élèves en redemandent : ils sont de plus en plus nombreux à s’inscrire. Le deuxième aspect pédagogique du projet, c’est qu’ils se sentent bien dans leur environnement scolaire : “Nous partons du principe que si les élèves aiment leur école, ils s’investiront mieux dans leur scolarité personnelle.” Les associer aux menus travaux de la cour et des bâtiments, c’est un moyen concret de leur faire s’approprier leur école. Et cela s’accompagne d’une confiance en soi qui grimpe en flèche : “Je suis toujours surpris de voir comment une seule activité qui met un élève dans une situation de réussite va tout de suite se ressentir sur sa confiance en lui. C’est un cercle vertueux qu’il faut alimenter en permanence pour les garder bien dans leurs chaussures”, conclut Grégoire.
De la motivation et des idées, les professeurs comme les élèves en ont à revendre pour faire vivre ce lieu. Mais aujourd’hui, la Capitainerie ne souffre que d’une seule chose : le manque de moyens. Pour agrandir les locaux, faire venir plus de professionnels à la rencontre des élèves et d’encadrants, pour en faire profiter aux classes de primaires, la Capitainerie a besoin du soutien des donateurs.
Votre don permettra de soutenir une initiative hors du commun et de faire fleurir toutes les intelligences de ces adolescents ! https://www.youtube.com/watch?v=IaQ9XLb-kDk