La conviction que l’école peut changer la vie d’un enfant, mais également d’une famille entière : c’est ce qui anime Victoire Eyraud, qui a rejoint l’équipe nationale d’Excellence Ruralités en décembre dernier. Elle s’occupera des relations presse et partenariats au sein du service communication. Quelques mots sur son parcours et sa place dans l’association.
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Bonjour Victoire, peux-tu nous présenter ton parcours ?
Après des études littéraires, j’ai eu une première expérience professionnelle dans le secteur de la presse avant de me lancer dans un master en affaires publiques à l’université Dauphine. J’ai travaillé ensuite pendant plusieurs années dans la défense, en tant que consultante dans le domaine de la communication. Ensuite, j’ai travaillé pendant un an en tant qu’enseignante dans une association qui œuvre dans le domaine de l’éducation auprès des jeunes défavorisés.
Faire connaître au plus grand nombre les difficultés rencontrées par les jeunes ruraux
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Quel est ton rôle chez Excellence Ruralités ?
Chez Excellence Ruralités, je suis responsable des relations presse et des partenariats aux côtés de la directrice de la communication.
Ma mission, concrètement, est de faire rayonner le travail d’Excellence Ruralités dans les médias, mais aussi auprès du grand public et de nos partenaires (existants ou futurs) : essayer d’aller au-delà du cercle de nos mécènes ou de nos soutiens.
Si la question de la fracture territoriale existe (un peu) dans les médias, elle n’est jamais abordée par le prisme des difficultés rencontrées par les jeunes ruraux : je voudrais la faire connaître, en même temps que les réponses apportées par Excellence Ruralités sur le terrain. Car si nous soulevons un problème, nous proposons aussi des solutions !
Concernant l’aspect partenariats, le but est vraiment de créer des synergies entre l’association et toutes les personnes qui ont quelque chose à apporter aux jeunes ruraux. Soit en faisant connaître notre action auprès de personnes qui peuvent être nos relais au niveau national, soit auprès des acteurs des territoires sur lesquels nous sommes implantés, qui travaillent sur les sujets d’orientation, d’insertion, etc.
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Concrètement, que vas-tu mettre en place ?
La première chose, c’est d’être en veille sur toutes les actualités qui ont trait à l’éducation ou à la ruralité et de faire de cette information une matière que chacun dans l’équipe Excellence Ruralités peut travailler en fonction des différents aspects de notre mission (communication, mécénat, marketing etc). Ensuite, je viens en soutien du directeur général, Jean-Baptiste Nouailhac, dans son positionnement auprès des médias pour optimiser notre message, afin qu’il soit porté de la manière la plus claire et la plus efficace possible.
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Pourquoi est-ce important ?
C’est très important car la mission d’Excellence Ruralités ne s’arrête pas à la porte des écoles. Il s’agit vraiment de donner toutes les chances de réussir à des jeunes ruraux mais aussi d’inspirer les initiatives dans les territoires. Cette intuition, qui est à la base de la création de l’association, est sociétale. Donc l’objectif est de sensibiliser les français sur le fait qu’il y a une inégalité éducative à corriger dans notre pays, et que cette prise de conscience soit accompagnée d’actes.
“L’école peut changer la vie d’une personne mais aussi celle d’une famille entière”
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Qu’est-ce qui t’a poussée à t’engager chez ER ?
Ma famille vient d’un petit village du Massif Central. J’y ai grandi moi-même, donc toute mon enfance et adolescence, j’ai expérimenté cette différence de scolarité de vie entre les grosses zones urbaines et la campagne. Mes mes grands-parents ont eu une trajectoire très méritocratique, donc j’ai compris que l’école pouvait changer la vie d’une personne mais aussi d’une famille entière sur les générations suivantes.
J’ai eu la chance d’aller étudier à Paris, de beaucoup voyager. En vivant tout cela, je prenais conscience que les gens que je côtoyais petite n’avaient pas cette chance. Et en même temps naissait en moi cette conviction très profonde que l’ascenseur social en France ne fonctionnait plus, que l’école en France était en train de s’abîmer. Tout cela a semé les graines de mon engagement.
Aujourd’hui, je suis heureuse de mettre mes compétences au service d’une équipe qui tous les jours, au quotidien, change la vie des enfants.
“Ce qui me touche, c’est l’énergie déployée par les professeurs au quotidien”
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Tu as visité une école, qu’est ce qui t’as marquée ?
Ce qui m’a marqué c’est le dévouement des enseignants. J’ai été profondément touchée par l’énergie, l’ambition, le don de soi, de ces professeurs. Ils viennent s’installer dans des coins de France reculés, pour faire un travail qui peut paraître aride à première vue : les effets ne se voient que sur le long terme, le quotidien est semé de mille embûches… Dans une société qui valorise beaucoup la réussite sociale et matérielle, c’est un vrai témoignage de vie que celui de ces enseignants qui vont rechercher la reconnaissance dans les yeux des enfants et des familles qu’ils accompagnent.