Jean-Baptiste Nouailhac, délégué général d’Excellence Ruralités, était invité sur Sud Radio dans l’émission “Les Vraies Voix responsables” avec Frédérique Weixler, Inspectrice générale de l’éducation du sport et de la recherche, et Eunice Mangado Lunetta, directrice des programmes à l’AFEV (Association de la Fondation Étudiante pour la Ville). En débat, la question du décrochage scolaire des jeunes.
En France, 95 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans qualification. Pour quelles raisons ? Et quelles solutions existent ? C’est ce sur quoi les trois intervenants ont échangé pendant une demi-heure riche et passionnante. L’occasion pour Jean-Baptiste Nouailhac d’exposer les spécificités de la ruralité face à cette question. Les zones rurales sont en effet particulièrement touchées puisqu’un tiers des jeunes en situation de décrochage scolaire vient d’ensembles urbains de moins de 20 000 habitants, qui sont exclus des politiques de la ville. Une situation qui fait de ces territoires ruraux “les oubliés de nos politiques éducatives”. A cela s’ajoute une autre fragilité, celle du tissu associatif qui n’offre pas les mêmes ressources pour prévenir et remédier au décrochage des jeunes, comparé aux zones urbaines.
Face à cette problématique du décrochage scolaire, Jean-Baptiste Nouailhac a pu expliquer les spécificités des écoles Excellence Ruralités, notamment celle des “professeurs-éducateurs” qui jouent ce double rôle d’enseignant et d’éducateur pour accompagner l’enfant dans ses progressions, le soutenir dans son travail en lui apportant une aide dans ses devoirs après l’école, et favoriser sa réussite en l’aidant à reprendre confiance en lui.
“La question principale est “Comment on recrée de la confiance ?” Confiance des enfants envers l’école, confiance des enfants envers leurs professeurs, envers le monde des adultes même, et tout cela passe par une manière d’appréhender le rôle du professeur. Celui-ci peut dépasser sa mission d’enseignant, passer du temps avec les enfants en-dehors des heures de classe, et ainsi retisser un lien qui permet de rassurer l’enfant sur le fait qu’il n’est pas réductible à ses notes. Nos professeurs-éducateurs travaillent aussi beaucoup à valoriser les talents de l’enfant, même ceux qui ne sont pas directement liés à des disciplines scolaires.”
Un échange, enregistré le 4 octobre 2023, à écouter en intégralité ci-dessous.